Réinventer la Sagouine… Pour la montrer à de nouveaux yeux !

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La Sagouine a bercé mon enfance. Pour beaucoup d’entre nous, au Québec, elle a été la voix d’une Francophonie nord-américaine qui peinait à s’affirmer. Portée par la formidable Viola Léger, qui a interprété ce rôle plus de trois mille fois, la langue de La Sagouine a résonné partout dans le monde. Mais comment, depuis les décès de son interprète et de sa créatrice, la grand Antonine Maillet, qui nous a quitté en février 2025, continuer à faire vivre ce personnage plus grand que nature? Et comment arriver à faire porter de tels textes par des acteurs amateurs?

 

Après avoir joué le monologue Le Recensement en Allemagne dans le cadre d’une conférence sur l’identité, et surtout après avoir vu ma mère de 86 ans interpréter le monologue Nouël, je me suis dit qu’en déconstruisant la Sagouine, on pourrait la faire porter par plusieurs interprètes. Une sorte d’assemblée des anciennes du villages qui se retrouvent autour de petits verres de la flacatoune fabriquée par La Cruche dans sa cave. La Sagouine elle-même n’a-t-elle pas été inspirée par trois femmes de ménages que connaissait Antonine Maillet ? Si ces femmes se rencontraient, de quoi parleraient-elles? De leur vie, de leurs souvenirs de jeunesse, de leurs démêlés avec les questions du recensement, de l’encan des bancs d’église, de la mort…

 

En vue de monter l’actualité de la Sagouine, nous avons aussi eu l’audace de créer un personnage de Sagouine moderne, une femme immigrante pauvre dont la réalité est le miroir, cinquante ans plus tard, du magnifique personnage d’Antonine Maillet. Il suffit d’ouvrir la télévision, la radio ou Internet pour entendre parler de déportation, de problèmes de logement, de dignité, d’identité. La Sagouine est toujours là, sous nos yeux. Nous avons besoin de ses mots, de son regard, de sa sagesse.

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Venez la redécouvrir avec nous!